Qu'est-ce qu'écrire ?
Écrire, c'est écouter ce qui pulse au fond de nous ;
Écrire, c'est partir à la rencontre de cette part inconnue de nous-même qui cherche à se dire ;
Écrire, c'est apparaître en lettres noires, émerger du fond indifférencié de la page blanche ;
Écrire, c'est ouvrir en grand les portes de son imaginaire pour faire du neuf avec du familier ;
Écrire c'est choisir, de dire ou de taire, élire tel mot plutôt que tel autre ;
Écrire, c'est se laisser guider par l'écriture en lui faisant confiance : elle trouvera son chemin et saura nous surprendre ;
Écrire, c'est accorder l'hospitalité dans la parole à l'expérience intime...
Écrire, c'est explorer le sens de ce qui nous anime et nous met en mouvement ;
Écrire, c'est se relier à soi et aux autres, passer le témoin d'une génération à l'autre.
Atelier d'écriture autobiographique
Le récit de vie, éventuellement partageable sous la forme d'un livre, peut utilement compléter le travail de thérapie ou bien constituer une démarche à part entière.
Souvenirs au présent
Nos souvenirs ne sont pas stockés une fois pour toutes comme des fichiers dans un ordinateur. Chaque souvenir, recréé à partir de la personne que vous êtes ici et maintenant, peut ainsi être revisité et envisagé sous un angle différent. L'enfant que vous étiez autrefois ne pouvait pas comprendre tel comportement parental, telle situation, mais l'adulte que vous êtes aujourd'hui peut porter un autre regard sur l'expérience vécue. Se souvenir, c'est donc (re)créer.
L'imaginaire au service de l'expérience
L'écriture sensible, par la recherche du mot juste et d'images puisées dans notre imaginaire, se tient au plus près de ce que nous avons éprouvé au moment où nous l'avons vécu. Comme le potier fait émerger un vase d'un bloc de terre, écrire, c'est à la fois exprimer la trace inscrite au plus profond de nous dont notre corps garde l'empreinte et transformer cette expérience en lui donnant une forme partageable avec d'autres.
Par l'écriture, nous pouvons aussi combler les blancs du récit en formulant des hypothèses probables, imaginer ce qu'ont vécu ou ressenti les différents protagonistes de notre histoire à partir de ce que nous savons d'eux ou de l'époque dans laquelle ils se sont inscrits, inventer les mots que nous n'avons peut-être pas pu dire ou entendre des autres à l'époque. L'écriture devient alors une forme de réparation du passé.
Le récit de soi comme questionnement
Se retourner sur son passé offre une magnifique occasion de questionner les origines sociales, culturelles, géographiques et parfois religieuses qui ont été déterminantes et sur lesquelles s'est bâtie notre trajectoire individuelle.
La mise en récit permet de dégager la cohérence de notre cheminement, par le repérage des grandes étapes de notre vie, les moments charnières. Elle questionne les dynamiques qui sous-tendent notre parcours, les liens de causalité, les failles qui jalonnent chaque vie mais surtout les ressources qui nous ont permis de traverser ces épreuves.
Cette mise en perspective permet à la fois une réappropriation de notre parcours et une transformation du regard que nous posons sur nous-même. Elle favorise la recherche du sens de notre existence, permet de réévaluer nos choix et nos valeurs passés et présents, de faire le tri de l'essentiel et de l'accessoire.